miércoles, 14 de octubre de 2020

1888. EL JARDÍN BOTÁNICO DE PUÇOL Y LÉON DUFOUR



                El médico y naturalista francés Jean-Marie Léon Dufour (1780 – 1865), participó como médico en la guerra de la Independencia Española (1808 – 1814). Llegó a Valencia en enero de 1812 como médico, formando parte del cuartel general del mariscal Suchet, permaneciendo en nuestra ciudad dieciocho meses.  Finalizada la guerra se estableció en Saint – Sever, su ciudad natal. Publicó numerosos trabajos sobre  botánica, entomología y aracnología.
                Una de sus obras, Souvenirs d'un savant français. A travers un siècle, 1780-1865, science et histoire, publicada póstumamente en París en 1888, es un libro de memorias en el que describe los sucesos más destacados de su estancia en España.




                Como buen naturalista aprovecho cualquier ocasión para relacionarse con otros estudiosos de la botánica, como Mariano Lagasca o Vicente Alfonso Lorente y Asensi, ambos se habían formado en sus tiempos de estudiante en el Jardín Botanico de Puçol.
                Durante la guerra de la independencia Vicente Alfonso Lorente, como catedrático de Botánica fue nombrado capitán de una de las Compañías de Estudiantes que se formaron para defender la ciudad del ataque de los franceses.         Cuando el mariscal Suchet tomó la ciudad fueron hechos prisioneros.  Gracias a la intervención de Dufour consiguió que el mando francés le perdonara la vida a Lorente.

                Veamos cómo nos relata este acontecimiento sucedido en enero de 1812:

[175 ] 14 JANVIER.- Le maréchal, avec son quartier général et 15.000 hommes, fait son entrée dans valence: de riches [176] tentures de soie, des lustres suspendus, des guirlandes, des couronnes, ornaient toutes les maisons des rues oú le cortége a défilé.
                Lors de la rendition de Sagonte, j’avais eu l’occasion de m’entretenir avec deux médiciens espagnols, qui furent renvoyés comme non combattants: ils m’apprirent que le professeur de botanique de l’Université de Valence, dom Vicente Lorente, âgé de soixante ans, était gravement compromis, comme s’etant mis á la tête des étudiants armés. Je leur recommandai de dire á ce professeur qu’un médicien de l’armée française, botaniste, et inconnu de lui, était tout disposé à le protéger à l’occasion.
                Dès mon entrée à Valence, j’eus hâte d’aller à la mairie pour demaner mon billet de logement dans la maison du professeur Lorente. Lorsque j’arrivai dans cette maison, la femme du professeur m’annonça, les larmes aux yeux, que son mari êtait en prison et sur le point de partir pour la France. Je courus aussitôt chez le commandant de la place: c’était, heureusement, mon ami Bugeaud. Je le supplie de me livrer, sur ma responsabilité, le professeur Lorente. A l’appel de ce nom, Bugeaud s’écria: <<Impossible ¡ Il est signalé comme un des chefs le plus exaltés.>> J’insistai, et je promis d’obtenir sa gràce auprés du maréchal. Je réussis dans mon entreprise confraternelle: Lorente me fut remis, et j’eus le bonheur de le rendre ausitôt à sa famille èplorèe. Le lendemain, pour regulariser et assuer la position du vénérable professeur, j’adressai au maréchal un mémoire justificatif, oú je mettais en relief les titres scientifiques de mon protégé, ses travaux importants sur la cultura et la fabrication de l’indigo, et son intention de les continuer avec moi: ma pétition fut bien accueillie, comme je l’espèrais [177] et Lorente fut sauvé. Pendant tut le temps de mon séjour chez le savant botaniste, je fus lie d0amitié acev toute sa famille: j’occupais un appartement spacieux, trés convenable por mes études; c’est l’époque de ma vie oú j’ai le plus travaillé et récolté le plus d’objects d’histoire naturelle. Lorente m’aaccompagnait parfois dans mes excursions circumvalenciennes.

1812
[175] 14 DE ENERO.- El mariscal, con su cuartel general y 15.000 hombres, hizo su entrada en Valencia: ricos [176] tapices de seda, candelabros colgantes, guirnaldas, coronas de flores, adornaban todas las casas en las calles por donde desfiló el cortejo. Durante la rendición de Sagunto, tuve la oportunidad de hablar con dos médicos españoles, que fueron despedidos como no combatientes: me informaron que el profesor de botánica de la Universidad de Valencia, Don Vicente Lorente, de sesenta años, estaba seriamente comprometido, por haberse puesto a la cabeza de los estudiantes armados. Les insté a decirle a este profesor que un médico del ejército francés, botánico, desconocido para él, estaba dispuesto a protegerlo en esta ocasión. Tan pronto como entré en Valencia, no podía esperar para ir al ayuntamiento a pedir mi boleto de alojamiento en la casa del profesor Lorente. Cuando llegué a esta casa, la esposa del profesor me dijo con lágrimas en los ojos que su esposo estaba en prisión y a punto de partir para Francia. Inmediatamente corrí hacia el comandante del lugar: afortunadamente, era mi amigo Bugeaud. Le ruego que me entregue, bajo mi propia responsabilidad, al profesor Lorente. Ante la llamada de este nombre, Bugeaud exclamó: "Imposible. Esta señalado como uno de los jefes más exaltados". Insistí y prometí obtener su perdón del mariscal. Tuve éxito en mi empresa fraternal: me entregaron a Lorente y tuve la suerte de devolverlo de inmediato a su afligida familia. Al día siguiente, para regularizar y afirmar la posición del venerable profesor, dirigí al mariscal un memorándum justificativo, en el que destaqué los títulos científicos de mi protegido, sus importantes trabajos sobre la cultura y la fabricación de índigo, y su intención de continuarlos conmigo: mi petición fue bien recibida, como esperaba [177] y Lorente se salvó. Durante mi estancia con el erudito botánico, me hice amigo de toda su familia: ocupaba un amplio apartamento, muy adecuado para mis estudios; Era el momento de mi vida cuando trabajaba más y coleccionaba los objetos de historia más naturales. Lorente a veces me acompañaba en mis excursiones circumvalencianas.





                Como acabamos de saber, Dufour y Lorente entablaron una amistad personal y científica y debió ser el propio Lorente, que en alguna ocasión había manifestado haber adquirido muchos de sus conocimientos de botánica en el Jardín Botánico de Puçol, el que le acompañara a visitarlo a finales de mayo de 1812.
                Dufour lo describe con estas palabras en sus memorias:

[195] A dux lieues de Valence, près du villaje de Puros, l’archevêché posséde un jardín qui mérite d’être connu et visité par les botanistes; je laisse aux amateurs de jardins le soin de parcourir la belle plantation d’orangers et de louer les fruits excellents dont ils sont chargés; aux botanophiles, je signale les richesses végétales entassés dans un espace qui a tout au plus soixante pieds carrés; c’est un bouquet américain des plus précieux: il est dû à la sollicitude du prédécesseur de l’archevêque actuel, Mgr. Fuero.
La culture de ce parterre botanique était confiée à un jardinier intelligent qui établit un grainier avec des cases bien dénommées, de manière à créer des compartiments distincts. Des arbres que l’on chercherait vainement dans les serres le plus somptueuses de Paris, de Londres, de Vienne, vég+etent ici vigoureusement en pleine terre et s’y couvrent de fleurs et de Fruits. Qulques-uns sont même tory à fait nouveaux pour la science; on se croirait transporté dans un coin privilégié cu nouveau monde: l’Avocatier, le Chirimoya, le Goyavier, y donnent des fruits qui mûrissent pasfaitement; le Bananier y fructifia récemment. On y a vu fleurir le Cacaotier; on récolte aussi les feuilles de Séné; le Corallodendrum, Arbre magnifique, fait briller au loin, deux fois par an, ses grandes et belles fleurs d’un rouge de corail;  plusieurs espéces de Mimosa étalaient leur élégant feuillage et leurs jolies houppes de fleurs; une d’elles, peutêtre nouvelle, est remarquable par les superbes Aaigrettes pourprées de ses fleurs, dont les étamines, au nombre de 30 à 40, ont trois pouces de longeur; les corolles sont remplies d’un miel limpide, exquis, c’est l’arbre à miel des [196] Mexicains; dans une autre espéce, les étamines sont aussi longues, mais d’un blanc de neige. L’Indigotier fournit un produit aussi beau que l’indigo des colonies; on y voit un Berberis nouveau, dont les feuilles ailées sont persistantes et bordées de piquant comme celles du houx, des baies violettes d’une acidité agréable succédent aux nombreuses grappes de fleurs jaunes qui s’épanouissent dés le mois de mars; cet Arbre, originaire du Mexique, se propagerait trés facilement et serait trés utilizable pour les haies des jardins. Trois espéces de Tournefortia y rappellent le célébre botaniste français; une d’elles forme un Arbre de 20 pieds de hauteur; les fréres Bauhin sont évoqués dans ma mémoire par la présense d’un joli Bauhinia que Cavanilles a figuré sous le nom de Latifolia. Le Parkinsonia  élève à plus de 20 pieds ses branches hérissées d’épines, que garnit le feuillage le plus singulier, et oú les bouquets de fleurs jaunes sont disposés comme en guirlandes. Le Yuca gloriosa fleurit á côté du prédédent. Sapindus, Cerbera ovata, malva umbrellata, Hibiscus mutabilis, Schinus mollis, Salvia fulgens, Formosa, leucantha, involucrata; Cassis tomentosa, floribunda, chamaechryste; une espéce de Croton frutescent: Ruizia fragans, arbre dont les feuilles sont trés aromatiques; Rawolfia glabra; Ceschynomene picta; un Ipomaea en arbre superbe et nouveau: Helianthus radiatus, Sida mollis, Mimosa falicioides, conigera, glauca, exasperata, punctata, Bidens sambucifolia, etc. Tous ces végétaux et beaucoup d’autres fleurissent à merveille dans ce jardín privilégié.

 [195] A dos leguas de Valencia, cerca de la villa de Puçol, el arzobispado tiene un jardín que merece ser conocido y visitado por los botánicos; Dejo a los amantes de los jardines recorrer la hermosa plantación de naranjos y disfrutar de los excelentes frutos de que estan cargados; a los botanófilos, les señalo la riqueza de las plantas en un espacio que tiene como máximo sesenta pies cuadrados; este es un ramo americano muy preciado: se debe a la solicitud del antecesor del actual arzobispo, Mons. Fuero.
El cultivo de este parterre botánico se confió a un jardinero inteligente que estableció un semillero con cajas bien nombradas, para crear compartimentos separados. Los árboles que uno buscaría en vano en los invernaderos más suntuosos de París, Londres, Viena, vegetan aquí vigorosamente en el suelo y están cubiertos con flores y frutas. Algunos incluso son bastante nuevos para la ciencia; uno se pensaría transportado a un rincón privilegiado del nuevo mundo: el árbol del aguacate, la chirimoya, el árbol de guayaba, dan frutos que maduran perfectamente; El árbol de plátano fructificó allí recientemente. Vimos el árbol de cacao florecer allí; las hojas de Sene también se cosechan; El Corallodendrum, un árbol magnífico, hace que sus flores grandes y hermosas de un rojo coral brillen en la distancia dos veces al año; varias especies de mimosas exhiben su elegante follaje y sus bonitos mechones de flores; Uno de ellos, quizás nuevo, es notable por los magníficos rizos carmesí de sus flores, cuyos estambres, de 30 a 40 en número, tienen tres pulgadas de largo; las corolas están llenas de una miel límpida y exquisita, es el árbol de miel de
los Mexicanos; en otra especie los estambres son también largos, pero blancos como la nieve. El Indigotier ofrece un producto tan bello como el índigo de las colonias; vemos un nuevo Berberis, cuyas hojas aladas son persistentes y ribeteadas con especias como las del acebo, bayas moradas de agradable acidez suceden a los numerosos racimos de flores amarillas que florecen a partir de marzo; Este árbol, originario de México, se propagaría muy fácilmente y sería muy útil para setos de jardín. Tres especies de Tournefortia nos recuerdan al famoso botánico francés; uno de ellos forma un árbol de 20 pies de altura; Los hermanos Bauhin son recordados en mi memoria por la presencia de una bella Bauhinia que Cavanilles imaginó bajo el nombre de Latifolia. La Parkinsonia crece a más de 20 pies con sus ramas erizadas de espinas, que adornan el follaje más singular, y donde los ramos de flores amarillas están dispuestos como guirnaldas. La gloriosa Yuca florece junto con la predecesora. Sapindus, Cerbera ovata, malva umbrellata, Hibiscus mutabilis, Schinus mollis, Salvia fulgens, Formosa, leucantha, involucrata; Grosella negra tomentosa, floribunda, chamaechryste; una especie de Croton frutescente: Ruizia fragans, un árbol cuyas hojas son muy aromáticas; Rawolfia glabra; Ceschynomene picta; un árbol Ipomaea excelente y nuevo: Helianthus radiatus, Sida mollis, Mimosa falicioides, conigera, glauca, exasperata, punctata, Bidens sambucifolia, etc. Todas estas plantas y muchas otras florecen maravillosamente en este jardín privilegiado.





DUFOUR, León. Souvenirs d'un savant français. A travers un siècle, 1780 – 1865, Science et historie. J. Rothschild. Paris. 1888




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